La patrie encourageant la jeunesse à pratiquer des exercices virils
jeudi 17 octobre 2024
Adolphe Rivet (1855-1937) ; 1890 (date du modèle) ; 1893 (date de l’exemplaire) ; Médaille biface ; bronze frappé ; 5,0 cm ; Paris, Monnaie de Paris, MED 104003
À partir d’un type médaillistique réalisé en 1890 par le sculpteur-médailleur Adolphe Rivet, cet exemplaire de La patrie encourageant la jeunesse à pratiquer des exercices virils commémore plus précisément le passage des officiers de l’escadron russe dans la capitale en octobre 1893, suite à l’alliance militaire établie entre la France et la Russie un an plus tôt.
L’origine patriotique de la médaille est évoquée à travers la représentation de deux hommes se tenant debout, fusil et sabre à la main. Ils échangent un regard fier avec la figure allégorique de la patrie, assise au-dessus d’eux pour leur remettre une couronne de laurier, symbolisant leur mérite à servir leur pays. L’alliance de leur force, essentiellement défensive, peut expliquer la présence du bouclier que la patrie tient dans son autre main. Contrastant avec la rigidité des deux soldats, un troisième homme courbé sollicite les muscles de son bras pour soulever un haltère. Au XIXe siècle, la pratique du sport se démocratise et acquiert des vertus éducatives et hygiénistes. Elle est particulièrement encouragée en France où le culte du corps est doublé d’une dimension patriotique.
La précision anatomique avec laquelle Adolphe Rivet a modelé les figures de sa médaille rivalise avec le naturalisme de Jules-Clément Chaplain ou Frédéric de Vernon et atteste de sa formation de sculpteur. Les reliefs, plus ou moins hauts, soulignent avec un grand naturalisme l’amplitude des vêtements et magnifient les muscles du corps à une époque où le modèle athlétique et viril s’intensifie en tant que nouveau canon de beauté. La dextérité du modelage est certifiée au revers de la médaille à travers la rondeur des ornements baroques et le rebondi de la chair du Putto à la palme, témoignant d’un fort académisme. Au centre, l’inscription confirme que cet exemplaire a servi à commémorer le passage de l’escadron russe dans les villes françaises.
Rédacteur : Hugo Barrat