Tir au fusil

Charles Philippe Germain Aristide Pillet (1869-1960) ; F. Magdelaine (éditeur) ; 1907 ; Plaquette biface ; bronze frappé ; Paris, Monnaie de Paris, MED 6851

Le tir est une composante essentielle de l’histoire sociale de la Belle Époque. La multiplication des compétitions sportives s’accompagne de la gloire issue de ses récompenses, autrement dit les médailles.

Né à Paris, Charles Philippe Germain Aristide Pillet (1869-1960) est un sculpteur-médailleur hors pair. Il réalise bon nombre de chefs-d’œuvre accès sur la gravure de médailles, qui lui accordent le titre de premier grand prix de Rome en 1890. Une de ses plus célèbres créations est cette plaquette biface frappée en bronze, datée de 1907 et désignée comme Le tir au fusil.

L’avers illustre une femme partiellement vêtue sous un chêne qui couronne de laurier un jeune homme nu porteur d’une cible et d’un fusil. Cette personnification, tenant dans sa main droite un drapeau, est une allégorie de la patrie. À ses pieds, sont visibles une cible, du laurier et un phylactère inscrit du cri de ralliement des patriotes. Tandis qu’aux pieds du jeune homme demeure la signature de « Ch. Pillet ». Le revers laisse quant à lui apparaître un cartouche décoré de cuirs découpés où figure en arrière-plan une palme annonciatrice du sacrifice de quelques martyrs.

Les reliefs saillants de la médaille laissent entrevoir l’environnement végétal qui entoure les deux protagonistes. Le choix de cette allégorie n’est pas anodin. En effet, Marianne est une figure inscrite dans les mœurs républicaines, qui renvoie chaque citoyen aux principes qu’elle défend : Liberté, Égalité et Fraternité. Elle incarne aussi la gloire et la récompense par son action de laurer les vainqueurs. Les détails de la médaille accentuent enfin le mouvement de l’athlète. Sa jambe droite se trouve en dehors de l’axe de son corps. Or l’aplomb du tireur joue un rôle majeur pour fixer la main et garantir la justesse du tir. Ici, le fusil et la cible sont tournés vers le ciel et revendiquent la victoire qui est bien approuvée par le couronnement de laurier.

Rédactrice : Mégane Woldt